C’est le 18 août 1902 que le « nouvel hôpital » ouvre ses portes. C’est un établissement spacieux, aéré, comportant dix pavillons. 152 lits y sont disponibles, répartis en salles communes et en chambres particulières. Quatre services, dirigés chacun par un médecin titulaire assisté d’un ou deux adjoints, assurent le traitement des maladies internes, les opérations chirurgicales, les soins aux vénériens et aux aliénés, et le traitement des maladies infantiles. Le service infirmier et l’économat restent aux mains des sœurs de la Charité, ainsi que la direction générale de l’établissement.
Selon la chronique de l´époque, de 1903 à 1913, on compte une moyenne annuelle de 617 entrées contre 217 à l’hospice Saint-Jacques, qui était jusqu’alors le seul hôpital à Namur. Toujours selon la chronique, on observe rapidement l’amélioration des conditions d’hygiène et des pratiques médicales avec une chute conséquente du taux de mortalité.
Le 23 avril 1931, la Commission administrative des hospices civils de Namur (remplacée plus tard par la Commission d’assistance publique, devenue l’actuel C.P.A.S.) décide alors de rebaptiser le «nouvel hôpital» en «Institut Saint-Camille», en référence au saint-patron des infirmiers, des malades et des hôpitaux.
Les années cinquante voient s’opérer des changements d’optique radicaux : la gestion de l’hôpital passe entre les mains de laïcs désignés par les pouvoirs publics, la pratique intègre les progrès de la médecine et l´hôpital, jusque là réservé aux malades indigents, ouvre ses portes aux patients de tous horizons.
Partant d’un statut de clinique des pauvres, Saint-Camille a progressivement fait le choix de changer son orientation et d’entrer dans une ère de modernisation à tous niveaux.
De ces pavillons en bord de Meuse où, en 1902, débute l’activité médicale de l’hôpital civil, on pourrait croire qu’il ne reste que quelques clichés noirs et blancs. Mais en fait, il demeure bien plus : une ambiance, une philosophie qui, aujourd’hui encore, imprègnent le Centre Hospitalier Régional de Namur. La disposition pavillonnaire va progressivement faire place à un bâtiment moderne intégrant l’ensemble des services cliniques et techniques. L´engagement de jeunes spécialistes et l’ouverture de nouveaux services vont permettre à l’hôpital d’offrir un éventail de soins plus large et de répondre à une demande, en donnant à tous l’accès à des soins de qualité.
Dès 1957, après diverses modifications architecturales, l’hôpital intègre les services suivants : chirurgie, médecine interne, pneumologie, gynécologie, pédiatrie, ORL, ophtalmologie, radiographie, maladies contagieuses, dermatologie, cardiologie, orthopédie et laboratoire d’analyses.
1964 voit la construction des blocs A – B et C, à proximité de la structure pavillonnaire existante, qui sera appelée à disparaître progressivement. C’était un nouvel hôpital comportant 120 lits. L’équipement de ces nouveaux bâtiments sera réalisé en 1967.
En 1966, l’«Institut Saint-Camille» change une nouvelle fois de nom et se mue en «Clinique Saint-Camille».
C’est en 1972 que l’on inaugure le service de réanimation. La création d’un tel service, le premier du genre à Namur, fut motivée par la prise en charge de cas de plus en plus lourds tant chirurgicaux que médicaux. Ce service va évoluer au fil des années, tant en capacité qu’en spécificité pour devenir un service de soins intensifs spécialisé, comprenant aujourd’hui 3 unités à vocation spécifique.
Dans la foulée, en 1974, les blocs D et E sortent de terre.
C’est toujours dans cette logique d’optimisation du service au patient que 1977 voit la création d’un service d’urgences à part entière, une première dans le Namurois. Il sera rapidement incorporé dans le Service d’Aide Médicale Urgente, via le service 900 puis le 100 actuel. 1985 voit la création du S.A.M.U.R., service de médecine pré-hospitalière, dont la vocation est la prise en charge par une équipe médicalisée, sur le terrain, de patients en état critique.
En 1982, l’hôpital compte 228 lits.
Fin 1990, le Conseil provincial et le Conseil communal approuvent les statuts du Centre Hospitalier Régional, qui naît officiellement le 1er janvier 1991 de la fusion de la Clinique Saint-Camille avec la Maternité provinciale. Cet hôpital général de 428 lits est géré par l’association de pouvoirs publics dénommée « Solidarité et Santé », créée par les pouvoirs organisateurs, à savoir le CPAS et la Province de Namur, qui font apport de leurs avoirs respectifs dans la proportion 2/3 – 1/3. Elle en devient le pouvoir organisateur à dater du 1er janvier 1992.
En 1994, les blocs G et H (dont l’équipement fut stoppé en 1982 par décision ministérielle et qui furent loués à la Région Wallonne durant quelques années) sont enfin aménagés. Mi-octobre, les installations de l´ancienne Maternité provinciale sont transférées vers leurs nouveaux locaux, sur le site Meuse.
En 2002, après un siècle d’évolution, l’hôpital public est devenu une véritable entreprise comptant plus de 1 200 membres du personnel et 170 médecins spécialistes.
Aujourd’hui, le CHRN amorce un nouveau tournant de son histoire en favorisant et concrétisant des collaborations inter-hospitalières. Le but de cette démarche est clair : le développement et la diversification de l´offre de soins au plus grand bénéfice de la population. C’est ainsi qu’en octobre 2009, les Conseils d’administration respectifs du CHRN et du CHRVS ont adhéré au principe de leur rapprochement tout en conservant une réelle volonté d’ouverture aux hôpitaux voisins.
Fruit d’une modernisation constante, le CHRN qui comprend aujourd’hui 419 lits, des services médicaux de pointe, des unités fonctionnelles, 1350 membres du personnel et 210 médecins, est et reste résolument tourné vers l’avenir. Il nourrit encore de nombreux projets.